“Après plusieurs années d’expérience au sein de son entreprise, James a été promu au poste d’ingénieur technique. Lors de notre échange, il m’a confié ressentir un fort sentiment d’illégitimité, en grande partie dû à son manque de diplôme universitaire.
Malgré l’expertise et les succès qu’il a accumulés tout au long de sa carrière, il craint d’être jugé pour ne pas avoir la formation théorique universitaire que peuvent avoir certains de ses collègues.
Ce doute le conduit à minimiser ses réalisations, qu’il attribue davantage à la chance qu’à ses propres compétences.
Il se compare fréquemment à ses collègues diplômés, ce qui l’empêche de prendre des initiatives ou de s’affirmer, affectant sa confiance en lui.”
Vous reconnaissez-vous dans le portrait de James ?
Dans cet article, je vous donne des clés pour reconnaître le syndrome de l’imposteur qui vous empêche d’évoluer sans frein dans votre travail et je vous invite à développer des stratégies efficaces pour changer de point de vue et enfin vous en libérer pour vous épanouir totalement !
Comment reconnaître le syndrome de l’imposteur ?
Dans le cadre professionnel, le syndrome de l’imposteur se caractérise avant tout par un manque de confiance criant qui ne nous permet pas d’apprécier à leur juste valeur nos accomplissements et succès.
Il nous fait douter de nos compétences, de nos réussites, de la place que nous avons pourtant chèrement obtenue : soit que nous ne la méritons pas, soit qu’il s’agisse d’une affaire de chance qui n’a rien à voir avec notre savoir-faire, notre expertise (autrement dit des contingences extérieures…).
Même si c’est faux, cela agit comme des œillères qui nous empêchent de voir la réalité telle qu’elle est, renforçant ces suggestions négatives.
Ainsi, si vous remettez sans cesse vos compétences en question (même lorsque c’est irrationnel car tout va très bien dans votre travail !) ; que vous pensez que tôt ou tard votre hiérarchie ou vos collègues vont s’apercevoir de votre prétendue imposture ; que vous ne vous jugez pas assez compétent, pas à votre légitime place ; que vous souffrez d’anxiété, de peur, de stress liés à certaines situations (une réunion importante pendant laquelle on pourrait mettre le doigt sur votre incompétence…) : alors peut-être le syndrome de l’imposteur vous rend visite!
Quels facteurs contribuent au développement du syndrome de l’imposteur ?
Le syndrome de l’imposteur se nourrit de nos échecs (qu’ils soient scolaires, professionnels, sentimentaux…) et de la pression sociale qui peut être exercée dans un cadre hautement compétitif où on nous pousse à être le meilleur à tout prix et à se comparer aux autres (école sélective, milieu familial trop exigeant…).
De plus, il est alimenté par nos frustrations et ce que nous ne possédons pas (pour James ce sont les diplômes qu’il n’a pas obtenus, pour d’autres des qualifications données…), par nos blessures narcissiques (ne pas faire partie de la bonne classe sociale, comme c’est le cas des transfuges de classe qui œuvrent dans des milieux professionnels très éloignés de celui du reste de leur famille…).
La peur de l’échec, le fait d’avoir des attentes démesurées ou irréalistes, un perfectionnisme exacerbé, l’absence de reconnaissance : tout cela représente un terrain extrêmement favorable au développement du syndrome de l’imposteur.
Tout ce que nous avons raté, tout ce qui nous fait peur, tout ce qui vient titiller notre ego abîmé, fait grossir le “monstre” qui grignote peu à peu notre confiance.
Les conséquences du syndrome de l’imposteur sur le long terme…
Lorsqu’on est victime du syndrome de l’imposteur, il n’est pas rare de mettre en place des stratégies d’évitement ou de renoncement (bien sûr, tout cela se met en place sans que nous en ayons forcément conscience).
On va renoncer à ce poste qui nous fait envie, parce qu’on pense ne pas avoir suffisamment d’expérience, ne pas le mériter ; décliner cette promotion qui mettrait en lumière notre incompétence supposée ; porter seul le poids de l’échec d’un projet et se dévaluer alors qu’il s’agit d’un travail collaboratif qui ne remet pas en cause nos propres compétences…
Ce phénomène nous amène à minimiser nos talents et l’importance de notre travail, de notre regard ; il peut même être à l’origine d’une “peur de la réussite” car ce succès nous mettrait trop en lumière et pourrait donc a contrario révéler aux yeux de tous cette inaptitude que nous avions réussi à cacher.
Puisque ces situations sont vécues comme des moments de “mise en danger”, dont on ne maîtrise pas toujours les tenants et aboutissants, on va tout faire pour les éviter…
Et, même lorsque la réussite est totale et avérée, nous ne sommes pas capables d’en profiter pleinement, sans arrière-pensée puisqu’on attribue ce succès à la chance, à la sympathie de notre hiérarchie ou encore à nos relations (bien que cela soit évidemment infondé !).
Ces attributions externes renforcent encore plus le sentiment d’imposture et nous empêchent de valoriser nos accomplissements comme ils le devraient. Ainsi, nous auto-sabotons nos projets avant même qu’ils ne se soient développés !
Les stratégies efficaces pour surmonter le syndrome de l’imposteur
Il s’agit en premier lieu d’avoir une prise de conscience, c’est la première étape pour évoluer plus sereinement, booster la confiance et changer la perception que nous avons de nous-mêmes.
Nous devons faire taire les croyances limitantes et erronées, que nous avons acceptées et intériorisées, rationaliser les expériences ou les échecs passés pour en faire des moments d’évolution positifs.
C’est un travail de fond que nous faisons pendant un coaching, mais vous pouvez déjà mettre en place certaines techniques :
- en parler à quelqu’un de confiance (une personne positive et bienveillante) permet de rationaliser et d’avoir un regard différent sur notre comportement et nos compétences réelles.
- Lister nos défauts et nos qualités pour mieux les accepter et développer une vision de soi plus équilibrée.
- Célébrer chaque petite réussite qui donne envie d’agir positivement (tenir un journal peut être une très bonne initiative !).
- Accepter les compliments tels qu’ils se présentent au quotidien pour s’habituer à accepter les succès professionnels plus importants et les compliments qui viennent à leur suite.
- Pratiquer l’auto-compassion !
Et vous, avez-vous déjà ressenti ce syndrome ? Comment faites-vous pour le surmonter ? Partagez votre expérience en commentaire !
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