On pourrait résumer le co-développement comme une méthode de travail collective centrée sur l’humain. Mais elle est en fait bien plus que cela…
Mettre en corrélation des compétences et des façons de penser différentes, faire partie d’un groupe et développer une meilleure posture pour communiquer, répondre à des problématiques entrepreneuriales ou managériales, se challenger : il y a un peu tout ça dans l’idée de « co-développement » !
Se réunir pour mieux agir
Ce sont les Canadiens Claude Champagne et Adrien Payette qui ont les premiers théorisé ces pratiques collaboratives dans leurs ouvrages tels que « Le groupe de co-développement professionnel » (livre paru en 1991).
Il s’agissait alors pour nos deux auteurs de tendre à l’amélioration des pratiques professionnelles en passant par le partage d’expériences professionnelles au sein d’un groupe.
Depuis, l’idée a fait son chemin et elle a révolutionné le quotidien de nombreux entrepreneurs individuels et des entreprises qui l’ont mise en place.
Si au départ, l’idée de groupe de co-développement concernait surtout la sphère de la formation professionnelle, aujourd’hui cette pratique est remise au goût du jour sur le même principe mais en prenant quelques libertés.
Ainsi l’idée d’une structure d’accueil ou d’un centre de formation n’est plus forcément la norme : les coachs viennent former directement dans les entreprises ; des professionnels, des étudiants se regroupent naturellement pour mettre leurs savoirs et leurs expériences en commun dans des lieux divers ou même par écrans interposés, en distanciel…
Une philosophie du mieux-vivre professionnel
L’idée générale est de réfléchir sur sa propre expérience professionnelle en la corrélant à celle d’autres personnes (en principe issues du même secteur d’activité) et toujours au sein d’un groupe de discussion.
En confrontant sa pratique, les émotions que l’on peut ressentir et les bouleversements qui sont parfois inhérents à la situation d’entrepreneurs ou de salariés, on prend de la distance. Cela peut être salvateur dans des situations de blocage.
Car le regard des autres sur notre propre situation peut permettre de désactiver des problématiques : sans s’y soustraire mais en les résolvant à l’aide de l’intelligence collective.
C’est vraiment cela qui est mis en œuvre : le groupe au service de l’individu !
Évidemment cela renforce aussi la confiance de celui qui y participe, avec une prise de conscience des difficultés que l’on peut rencontrer mais que finalement nous ne sommes pas les seuls à vivre… Oser demander de l’aide en somme !
Chacun peut exprimer ses attentes et être écouté, c’est une façon d’être ensemble harmonieuse et bienveillante qui valorise chaque individu mais aussi chaque expérience puisque l’on en tire de toute façon un raisonnement et un savoir.
Apprendre des autres
En multipliant les regards sur une expérience professionnelle, cela décuple les points de vue et amène à de nouvelles perspectives.
C’est un mouvement dynamique, qui peut être guidé par un animateur ou un coach mais qui laisse aussi libre cours aux demandes et à la créativité de ses participants.
Cette mise en perspective peut être stimulante et permet d’être mieux préparé au contact avec des clients, des dirigeants ou au développement de nouveaux projets d’envergure.
Cette façon de faire ensemble nous apprend finalement la remise en question mais elle permet aussi l’entraide, la cohésion au sein d’une même entreprise.
C’est évidemment une bonne chose pour le management d’équipe qui s’en trouve de fait consolidée.
Développer de nouvelles compétences
Ce mouvement touche autant les salariés d’une entreprise que les entrepreneurs individuels qui peuvent également se regrouper (on l’a vu, en réel ou en virtuel).
Aujourd’hui, plus que jamais, les façons de travailler sont en constante évolution. Pour accompagner cet élan vital, il faut « se maintenir à jour » (un peu finalement comme les logiciels que nous utilisons…).
Être ensemble c’est aussi se connecter à une certaine forme de réalité et s’approprier des connaissances, des savoirs que l’on n’avait pas forcément à la base.
Ainsi on « se maintient à jour » et on n’a plus peur d’aller vers ce que l’on ne connaissait pas, c’est même un pas de plus vers l’innovation et la réussite !