Nous sommes trop bien éduqués !
On n’ose refuser des demandes qui génèrent tout un panel de ressentis négatifs, simplement parce qu’on ne nous a pas appris à dire “non” ou que nous ne savons pas comment le formuler sans vexer la personne qui nous demande un service (qu’il soit professionnel ou plus personnel…).
Pourtant, dans certaines situations, dire non est vraiment salutaire !
Dire “non” c’est imposer des limites, parce qu’on ne peut pas tout gérer en termes de temps, d’énergie ou même d’argent… au risque d’être submergé ou de ne pas faire les choses correctement.
Dire “non” c’est réduire son stress en ne s’imposant pas des rythmes de travail que l’on ne peut pas soutenir (soit que nous n’en ayons pas l’envie, les possibilités en fonction de nos connaissances ou de notre formation initiale tout simplement).
Dire “non” c’est ne pas céder à la culpabilisation que cela peut engendrer, en restant droit dans ses baskets et efficace pour ce qui est le plus important : nos priorités !
Je vous dis tout des bienfaits inattendus que cela pourrait encore vous procurer si vous acceptiez enfin de dire “non”…
Apprendre à dire non : une question d’éducation ?
Accepter que l’on puisse refuser (un contrat, des heures supplémentaires, un rendez-vous…), c’est faire preuve d’intelligence et de respect, cela va de soi.
Lorsque vous êtes en demande, vous savez pertinemment que la personne en face de vous peut refuser de vous aider, elle ne devrait même pas avoir à s’en expliquer car c’est le jeu tout simplement.
Pourtant, lorsque nous nous trouvons de l’autre côté de la barrière, à devoir refuser cette demande, nous ressentons parfois une forme de culpabilité qui vient titiller notre ego.
On peut même éprouver une peur, tout à fait irrationnelle, de perdre l’affection de ce collègue que l’on estime ou la confiance de ce client qui en impose…
Alors, à cause de ça, nous acceptons des charges de travail que nous n’avions pas envie de faire et qui ne correspondent pas à nos compétences pour “faire plaisir”, ne pas vexer le demandeur et croyons-nous garder sa confiance…
Quitte à être encore plus débordé et ne pas pouvoir gérer ce qui est essentiel ou urgent (avec pour conséquence une qualité de travail et une crédibilité professionnelle qui peuvent être amoindries).
Et puis, ce “oui” forcé n’en est pas moins culpabilisant et frustrant : frustration de ne pas avoir dit les choses clairement, de ne pas arriver à se faire entendre et peut-être même d’impliquer dans l’histoire d’autres personnes qui devront à leur tour patienter car nous aurons moins de temps à leur accorder…
Cette façon de faire, proviendrait à bien des égards de notre prime enfance et de la manière dont nous avons initialement répondu aux injonctions et “non” formulés par nos parents (difficile de s’en souvenir lorsqu’on est adulte).
Mais elle peut aussi avoir été façonnée par notre prise quotidienne avec la société ou encore certaines situations qui nous mettent sous pression, notamment lorsqu’un changement important nous affecte : nouveau poste, nouveau supérieur, nouveaux clients…
Dire “non” c’est aussi un soulagement !
Pourquoi s’ajouter de la pression pour une chose que nous n’avions pas envie de faire ?
Lorsqu’on refuse une proposition (peu souhaitable), on gagne du temps pour tout le reste, on ressent ainsi une forme de soulagement.
Non, le monde ne s’est pas écroulé sous nos pieds et notre interlocuteur a bien compris notre refus parce que nous avons su en discuter avec lui avec intelligence.
Une augmentation significative du stress est observée lorsque la surcharge de travail est trop importante.
Il est évident qu’on ne peut pas tout porter seul et qu’un travail qui n’entre pas dans nos compétences, donc qui est de fait plus difficile, peut “vampiriser” notre énergie.
L’importance de fixer des limites claires
Fixer des limites, c’est montrer à son entourage que non seulement nous sommes quelqu’un de solide et avisé (parce que nous nous donnons à fond pour ce qui est important au lieu de perdre un temps précieux avec ce qui ne l’est pas à l’instant T), mais aussi que nous sommes force de caractère.
Et puis, nous n’avons pas à souffrir de dire “non”, c’est à notre interlocuteur d’accepter cette décision et de faire avec elle.
Apprenons à lâcher prise avec ces émotions qui ne nous concernent pas, nous sommes plus sereins et épanouis lorsque nous nous concentrons sur le meilleur et nos objectifs immédiats.
C’est pourquoi il est essentiel de prioriser, c’est vraiment ce que vous devez faire au quotidien : vous pourrez alors libérer du temps pour d’autres choses, comme répondre à une demande si vous le désirez, lorsque vos tâches importantes seront terminées.
Apprendre à dire non sans culpabiliser
Ce désir de perfection qui nous anime, il faut parfois le laisser au vestiaire. Vous n’êtes pas parfait, vous n’attendez pas la perfection mais le meilleur de vos collaborateurs, dirigeants, clients. Ce qui contribue à créer un climat apaisé de confiance et d’excellence !
Bien sûr, il ne s’agit pas de dire “non” pour le seul plaisir de refuser une proposition, mais plutôt d’analyser en quelques questions, et surtout sans faire jouer l’affectif, ce que cette décision implique réellement pour vous.
Avez-vous suffisamment de temps à lui accorder ? Pouvez-vous répondre à cette demande sans contrainte irréaliste ? Êtes-vous la bonne personne pour y répondre ? Y a-t-il des urgences à gérer en priorité avant de vous y atteler ?
Voilà qui devrait déjà vous aiguiller sur la bonne marche à suivre : accepter, dire “non” avec le sourire (dire non n’est pas synonyme de confrontation !), orienter le demandeur vers une personne plus compétente en la matière au besoin… Pour un échange au final constructif pour tout le monde.