Nous peinons à imposer ses fameuses limites dans le monde professionnel, limites que nous n’avons pourtant aucun mal, en général, à préciser dans un contexte familial, quand il s’agit de nos enfants par exemple.
Pourquoi une telle différence ? Qu’est-ce qui nous pousse, parfois contre notre nature même, à accepter plus que de raison lorsque cela concerne le travail ? Quelles craintes ? Quelle façon de communiquer devrait s’imposer pour délimiter un champ d’actions et de possibilités (qui ne sont pas infinies lorsqu’on doit respecter des délais, un budget ou encore nos propres capacités et valeurs) ?
Je voulais partager avec vous l’expérience d’une de mes clientes qui avait du mal à fixer des limites dans son travail et vous parler de la façon dont nous avons pu régler ce problème.
Lorsqu’on aborde ce sujet, on constate tout de suite que cela comporte de multiples problématiques : établir des limites claires, les faire respecter et communiquer avec ses collaborateurs.
De la difficulté de se faire entendre : l’expérience de ma cliente
J’ai pu mesurer à quel point encore, cette problématique des limites était cruciale dans une entreprise et notamment lorsqu’on travaille en équipe.
J’en ai tout récemment fait l’expérience avec une de mes clientes.
Formatrice nouvellement embauchée dans une entreprise, elle rencontrait des difficultés à affirmer son leadership, établir des limites et communiquer sur ses véritables besoins.
Cela entraînait des difficultés relationnelles avec un de ses collègues formateur en particulier qui ne la laissait pas prendre sa place lors des interventions qu’elle menait, soit en l’interrompant sans cesse pour compléter ce qu’elle disait ou même en la corrigeant.
Même s’il n’était pas là pour ça et aurait dû respecter sa place en tant que « soutien » aux discussions, son attitude était pour le moins agressive (ce n’était certainement pas le but recherché).
Car évidemment, cela venait saper le travail de ma cliente et occasionner chez elle des sentiments ambivalents : une perte de confiance doublée de difficultés d’adaptation, comme l’impression finalement de ne pas être à sa place ou pas suffisamment experte en son domaine.
Quels sont les risques lorsque le cadre est mal défini ?
Lorsque le cadre est flou, on n’arrive pas toujours à se faire entendre ou prendre la place que l’on devrait.
Les problèmes de communication sont généralement à l’origine de cette incertitude qui peut perturber la façon dont on mène ses projets professionnels, les retarder ou même, dans les pires cas, les saboter !
En effet, en l’absence de règles établies, il n’est pas rare de commettre des impairs qui peuvent entraîner frustration, perte de valeurs et sentiment de dévalorisation. Sans cadre, les attitudes sont plus hésitantes, l’incompréhension peut s’installer ce qui finit par alimenter le manque de confiance en soi et envers les autres.
Au final tout un cortège de réactions négatives qui ne permettent pas de s’épanouir pleinement dans son travail et occasionnent surtout beaucoup de stress.
Poser des limites claires & les faire respecter
La communication est l’une des clés de résolution de cette problématique, mais elle n’est pas la seule.
Car avant de poser des limites aux autres, il faut prendre conscience de ce qui définit nos propres limites.
En effet, lorsqu’on n’a pas fixé de cadre précis, il y a peu de chance que ces limites puissent être respectées (puisqu’on ne les connaît pas soi-même !).
Poser des limites est vraiment bénéfique pour tout le monde : il évite le surinvestissement qui conduit souvent au burn-out (un classique à l’ère de l’hyper-connectivité où l’on a du mal à mettre son téléphone ou ses réseaux en pause) il rééquilibre les relations professionnelles, il conduit au respect mutuel et à plus d’efficacité sur des projets communs.
Avant de pratiquer une communication active et bienveillante avec ses collègues, il faut d’abord apprendre à s’écouter soi pour mieux gérer ses émotions, ses attentes, s’affirmer tout en se préservant.
Optimiser la communication au travail
Dans le cas de ma cliente, une prise de conscience et une meilleure communication ont permis de désamorcer la situation.
S’il est toujours productif de demander de l’aide, il est tout aussi légitime de signifier lorsqu’on n’en a pas besoin ! Ainsi, ma cliente se faisait littéralement « vampiriser » ses interventions par les remarques de son collègue, ce qui pouvait laisser entendre qu’elle n’était pas assez précise, voire qu’elle était incompétente.
Mais, lors du coaching avec moi, elle s’est aperçue entre autre qu’à aucun moment elle n’avait discuté avec son collègue avant ses interventions, rien n’avait donc été acté ; puis, après la formation elle n’avait pas débriefé non plus avec lui.
Il semblait donc naturellement nécessaire de mieux préparer la formation en amont et de partager ensuite, ce qu’elle a pu mettre en place les fois suivantes.
En échangeant davantage avec lui, ils ont pu mettre en place une façon de travailler ensemble bénéfique et productive pour tous les deux : elle a précisé par exemple qu’elle l’inviterait dorénavant à ajouter des éléments lors de ses interventions (sans qu’il l’interrompt comme il le faisait avant)…